Ajaccio-Saint-Etienne

En raison du « caractère répété d’événements de nature à troubler l’ordre public à l’occasion des déplacements des supporteurs du club de l’ASSE ces derniers mois », la préfecture de Corse du Sud avait pris un arrêté interdisant le déplacement des Stéphanois, samedi dernier, à Ajaccio.

Martin Sagnol, un jeune Sigolénois fan de l’ASSE, a cru pouvoir passer entre les mailles du filet… mais la mention « née à Saint-Etienne » sur la carte d’identité des amies qui l’accompagnait a brisé ses espoirs d’accéder au stade François-Coty.

Le jeune homme part vendredi à 21 heures de la gare de Châteaucreux à Saint-Étienne avec deux amis et leurs copines. Le déplacement à Ajaccio s’annonce plutôt bien. Mais un premier incident se produit à Toulon : un des membres du groupe est pris de violentes douleurs au ventre. Le voyage s’arrête là pour lui, puisqu’il doit être opéré en urgence de l’appendicite. Le reste du groupe, qui avait réservé l’hôtel depuis le 28 novembre, prend malgré tout le bateau pour la Corse.

Arrivés samedi à 7 h 30, Martin et ses amis ne se soucient pas du tout de l’arrêté préfectoral : « Comme j’habite à Sainte-Sigolène et que mon collègue vit en Ardèche, nous pensions être dans nos droits. »

Mais au moment de prendre les billets au stade, un contrôle de gendarmerie douche leur enthousiasme : « Pour nous les garçons, pas de problème. Même pour moi qui suis né à Firminy, donc dans la Loire. Mais à cause des filles, juste parce qu’elles sont nées à la maternité à Saint-Etienne, on a été refoulé ! Pourtant, ils ont bien vu qu’elles n’étaient pas là pour créer des problèmes ! »

Au final, le groupe d’amis s’en ira regarder la rencontre dans un bar. Et ils ne se sont pas privés « d’exploser de joie au moment où Sinama-Pongolle a marqué. Là, personne ne pouvait nous empêcher de crier et d’être supporter des Verts », souligne le jeune élève du CFA (Centre de formation des apprentis) de Bains.

« Nous sommes finalement repartis le dimanche soir de Corse pour un retour à Sainte-Sigolène aux alentours de 14 heures lundi. On regrette d’avoir dépensé près de 200 euros chacun et d’être restés devant les portes du stade tout simplement parce qu’on était fiers d’être Stéphanois ! »

Xavier Muru

Source:leprogres.fr