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Football et supporterisme. Analyse de l'actualité et du droit.
18 septembre 2013

PSG: "Moi, supporter ultra, blacklisté par mon propre club

La CNIL a dénoncé le traitement de certains ultras du PSG, inscrits sur une liste noire illégale. Le témoignage de l'un d'entre eux, Montreuillois, vient rappeler que le Parc des Princes a bien changé. 

Ils sont carriéristes, je suis passionné. J'étais là avant que ces dirigeants n'arrivent, et je serai encore là après leur départ. C'est désormais devenu une bataille de principes, je ne me bats quasiment plus pour récupérer ma place dans le Virage Auteuil, qui bientôt n'en portera même plus le nom, et qui fait encore illusion aujourd'hui. 

Désormais je me bats au nom d'idéaux et de principes, au nom de mes libertés individuelles, et au nom de celles de mes potes supporters qui se voient interdire l'accès à tous les stades dans lesquels joue le PSG. Je suis persuadé de faire partie de la liste des 2007 supporters du PSG, jugés indésirables par le club de la capitale, mon propre club, sans que je n'ai été condamné par un tribunal. 

Blacklistés

Que ce soit aux matches du PSG handball, des féminines, des jeunes, de la CFA, d'un tournoi de Futsal, lors d'une manifestation pacifique ou d'un déplacement, nous avons tous déjà été pris en photo, et fichés par des organes occultes du ministère de l'intérieur et/ou du PSG. 

Peut-être n'avez-vous que très récemment pris connaissance de cette liste noire des supporters, révélée par la CNIL... Nous, anciens supporters du PSG, nous les contestataires, nous-autres les parias de la société, qui luttons encore pour un football populaire et contre la financiarisation à outrance de ce sport que nous aimons, avons déjà fait les frais de cette liste.  

Ils ne veulent plus de nous, ça tombe bien, on ne veut pas d'eux non plus

Nous ne correspondons plus du tout à l'image que les nouveaux propriétaires du PSG (fussent-ils qataris), souhaîtent donner à leur club (le nôtre?). Il faut que ça brille, que tout le monde soit propret en tribunes, un peu à l'instar des courts de tennis de Roland Garros pour les loges, et à celui de DisneyLand pour le reste des tribunes: tous déguisés chèrement par le PSG... 

Evidemment on fait tache. Du temps où j'allais au stade, je passais le match debout sur mon strapontin, entourré de 10000 personnes qui en faisaient de même. Moi je gueule, je n'me rase pas, je bois d'la bière je n'achète plus les produits dérivés du PSG pour aller au Parc, j'ai la même écharpe qu'en 97 et bien souvent je porte le maillot des années 1999/2000. 

Je suis un mauvais client. En plus de ne pas consommer, je me suis toujours battu pour que les dirigeants successifs du PSG respectent son identité, en ne tombant pas dans le marketing frénétique. Nos couleurs sont "Bleu Blanc Rouge Blanc Bleu" et on y tient. Je me suis battu auprès de mes camarades de tribunes, pour qu'un moratoire sur le prix des billets soient mis en place, et que nos virages restent populaires et accessibles à tous.  

Un nouveau virage

Yann Lorence, ce supporter décédé aux abords du Parc en 2010, a changé la donne. Le "plan Leproux" qui a découlé de ce drame, et qui visait à "pacifier les tribunes", a donné l'occasion aux décideurs à la tête du club de réaliser leur rêve: se débarrasser de nous. 

Seulement nous ne comptons pas en rester là. Aussi nous résistons, à toute la propagande faite sur notre dos. Nous continuons à soutenir notre club - historique - en affichant nos couleurs et en dénonçant les dérives de ce plan de pacification, qui prive bon nombre d'entre nous de nos libertés fondamentales. 

Nous avons toujours condamné la mort de ce supporter, décédé pour des idées qui dépassaient le cadre du football; mais pour autant nous ne pouvons pas admettre que nos droits soient baffoués. Nous ne sommes pas des citoyens de seconde zone. 

Je n'ai pas tué Yann Lorence, mais je suis considéré comme un criminel par toute la société française car je m'élève contre les dirigeants qui instrumentalisent le décès d'un supporter, pour asphyxier le mouvement ultra en France. 

Nous avions un rôle de contre-pouvoir important en tribunes. Sans nous les dirigeants du PSG ont eu les mains libres pour faire tout et n'importe quoi, et avec les révélations qu'apporte la CNIL sur l'existence illégale de ces listes noires, vous voyez enfin que ça vire plutôt au n'importe quoi. 

Source:lexpress.fr 

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