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Football et supporterisme. Analyse de l'actualité et du droit.
23 octobre 2013

Anderlecht-PSG

Bruxelles : des hooligans arrêtés à la veille du match Anderlecht-PSG

Plusieurs hooligans présumés ont été interpellés, mardi, à Bruxelles à la veille du match de Ligue des champions entre Anderlecht et le Paris Saint-Germain, comptant pour la Ligue des champions. Ce match est qualifié de duel «à hauts risques» par les autorités belges et françaises par crainte d'affrontements entre hooligans des deux camps. Selon un officier de police chargé de la sécurité de ce match, trois personnes en provenance de Paris ont été interpellées à la gare du Midi à Bruxelles, peu après leur descente de train alors qu'elles étaient en possession de gants de boxe parés de métal.

Ces trois Français avaient été repérés dans le Thalys à destination de Bruxelles par des policiers français qui ont informé leurs collègues belges. Ces derniers ont procédé à des arrestations administratives. Trois autres hommes, des Polonais en provenance de Cracovie via un train venu d'Allemagne, ont également été arrêtés à Bruxelles, selon le site internet du journal «Het Laatste Nieuws» indiquant qu'ils étaient munis de couteaux de boucher. D'après la même source, d'autres interpellations ont eu lieu aux abords du stade.

«C'est en effet probablement le match le plus dangereux de l'année. Et nous allons assurer une protection maximale de la population et des biens», a déclaré Eric Thomas, le bourgmestre (maire) d'Anderlecht, l'une des communes de Bruxelles. Le contentieux entre hooligans des deux clubs remonte au 24 novembre 1992, à l'occasion d'un huitième de finale aller de Coupe UEFA au Parc des Princes. A l'époque, une grosse bagarre avait fait de nombreux blessés.

Source: leparisien.fr

 

Ligue des champions : Le hooliganisme plane sur le match Anderlecht-PSG

Les polices belge et française ont interpellé 76 hooligans, mercredi, à quelques heures de la rencontre de Ligue des champions qui opposera Anderlecht au Paris-Saint-Germain. Trois supporteurs du PSG avaient été arrêtés, mardi, à la gare du Nord avant qu'ils ne montent dans le Thalys en direction de Bruxelles.

"Nous avons mis la main sur un noyau dur de 60 supporteurs parisiens hier (mardi) soir place Flagey", un quartier branché de la capitale belge," a expliqué Marie Verbeeck, porte-parole de la police pour le centre et le sud de Bruxelles."Ce sont vraiment les meneurs que nous cherchions à neutraliser", a-t-elle ajouté. La plupart de ces 60 personnes ont déjà été condamnées pour des faits de hooliganisme et sont interdites de stade, selon les informations transmises par la police française à son homologue belge.

Ces 60 interpellés font l'objet d'une "arrestation administrative" --une interpellation préventive pouvant durer 24 heures-- et placés en cellule. Avant ce coup de filet, neuf autres personnes, six Français (dont l'un était en possession de cocaïne) et trois Polonais — "venus renforcer le noyau dur parisien", selon la police — avaient été interpellées à la gare de Bruxelles-midi mardi soir. Un des Polonais venu de Cracovie via l'Allemagne était armé d'un couteau de boucher.

Ces interpellations ont eu lieu alors que le match est considéré comme étant à très haut risque par les autorités belge et française, qui craignent des affrontements entre hooligans des deux camps. Un arrêté communal permet aux forces de l'ordre d'interpeller jusqu'à jeudi matin toute personne suspecte en lien avec la rencontre. Près de 400 hommes issus des polices fédérale et municipale ont ainsi été dépêchés.

"INTERDICTION D'ALLER BOIRE UN VERRE EN VILLE"

Pour la première fois depuis son rachat par Qatar Sports Investments (QSI) en juin 2011, le PSG organise un premier déplacement officiel de supporteurs pour un match de Ligue des champions. Répartis dans trois bus, 150 supporteurs parisiens doivent se rendre en Belgique. "Les Parisiens regarderont le match de leur tribune, isolée de celles des supporteurs anderlechtois, puis repartiront directement en bus, toujours encadrés par la police. Interdiction d'aller boire un verre en ville et aucun contact physique avec les supporteurs anderlechtois ne sera autorisé. C'est la première fois que nous agissons de la sorte", a expliqué le commissaire Philippe Boucar, chef de la police anderlechtoise.

"Si la police aperçoit de petits groupes, elle peut procéder à un contrôle d'identité. Si la présence de cette personne est directement liée au match, qu'elle est déjà connue des services ou qu'elle est interdite de stade, etc., la police lui intimera l'ordre de quitter le périmètre. Elle pourra aussi l'arrêter, a expliqué le bourgmestre d'Anderlecht, Eric Thomas. Au départ, ce périmètre de sécurité devait être limité à 1,5 km autour du stade Constant Vanden Stock, mais nous l'avons élargi à l'ensemble de la commune."

"C'EST LA GUERRE DES BOUTONS"

Le contentieux entre hooligans des deux clubs remonte au 24 novembre 1992, à l'occasion d'un huitième de finale aller (0-0) de Coupe UEFA au Parc des Princes. A l'époque, les affrontements avaient fait de nombreux blessés. Le club francilien s'était qualifié (1-1) pour les quarts de finale à l'issue du match retour.

"Cette rencontre a été classée à très hauts risques par l'UEFA, les autorités françaises et belges. Elles voulaient éviter la vente de billets aux individus potentiellement dangereux, explique-t-on au club parisien. Nous, on coopère."

"En marge des déplacements en Grèce et au Portugal, le match contre Anderlecht représentait un point culminant. La police belge a procédé à des interpellations de supporteurs armés. C'est la guerre des boutons. En 1992, les hooligans d'Anderlecht ont pris une raclée au Parc. Ce match est donc la revanche pour les Belges. Le classement des hooligans sur la scène internationale compte en marge des matchs. Le but des groupes violents est de ne pas disparaître de la carte européenne. Mercredi, on craint des débordements et un jeu du chat et de la souris avec la police belge."

Cinq mois après les incidents du Trocadéro qui avaient gâché la célébration de son titre de champion de France, le PSG se retrouve de nouveau confronté aux franges de ses supporteurs les plus protestataires. A l'époque, la direction du club parisien avait incriminé les "ultras", ces anciens abonnés des virages Auteuil et Boulogne s'opposant au plan Leproux de 2010 qui avait aboli les kops et modifié la cartographie du Parc des Princes.

"LES VILAINS PETITS CANARDS"

Lundi, ces supporteurs "historiques" ont fait savoir par un communiqué que certains d'entre eux se rendraient à Bruxelles afin de protester pacifiquement contre la politique menée par la direction du PSG. Près de 200 "anciens" de la tribune Boulogne devraient aussi faire le déplacement, mais plutôt pour en découdre avec leurs rivaux d'Anderlecht. 

"Comme d'hab, le PSG refuse de vendre des billets à une certaine frange de supporteurs, confie Jérémy Laroche, président de la défunte association Liberté pour les abonnés. Le club choisit son public et organise un déplacement officiel avec des supporteurs qu'ils aiment bien. Les autres sont les vilains petits canards qui refusent le plan mis en place il y a trois ans. Si incident il y a à Bruxelles, il y aura la même com' du club qu'après les émeutes du Trocadéro. On dira que c'est la faute des ultras. On refera les mêmes amalgames."

Pour le sociologue et spécialiste du hooliganisme Nicolas Hourcade, "trois familles de supporteurs parisiens" se rendront à Bruxelles :

"Il y aura les 150 officiels, les hooligans constitués notamment d'ex-supporteurs du virage Boulogne et les Ultras qui contestent la politique des dirigeants du club. C'est doublement compliqué d'établir la nuance parmi les supporteurs qui vont se rendre à Bruxelles en marge du déplacement officiel : les ultras vont se retrouver aux prises avec la police belge et risquent d' être considérés comme des hooligans.

Ultras et hooligans sont deux populations différentes mais il y a une porosité entre elles. Parmi ceux qui seront à Bruxelles, il y aura des gens qui étaient au Trocadéro et d'autres qui n'y étaient pas. En refusant les ultras par peur du dérapage et des critiques, les dirigeants du PSG ont fait tomber dans la violence certains ultras qui n'étaient pas violents au départ. Une autre gestion du club aurait permis d'éviter les incidents du Trocadéro."

Selon Nicolas Hourcade, l'hypothèse d'un "second round", lors du match retour à Paris le 5 novembre, dépendra très clairement du scénario du match aller. "En 1992, les affrontements entre hooligans d'Anderlecht et du PSG avaient eu lieu avant, après le match et aux abords du Parc, fait remarquer le sociologue. Vingt ans plus tard, du fait de l'action des pouvoirs publics, la violence s'est déplacée. On assiste à des bagarres organisées pour déjouer la surveillance policière. Les hooligans s'adaptent. Il n'y a plus de bagarres autour du stade. Avant le match contre Zagreb l'an dernier, il y avait eu des affrontements à Bastille la veille du match." De quoi justifier le dispositif des forces de l'ordre ce mardi soir à Bruxelles.

  • Rémi Dupré 
    Journaliste au Monde. Source: lemonde.fr
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