Des supporters du Stade de Reims vandalisent un restaurant d'autoroute

REIMS (51). En marge du match qui a opposé Reims à Marseille, samedi, des supporters du groupe des Ultra Reims ont dégradé un restaurant près de Mâcon.

Nous l’appellerons Thierry. Ce supporter de foot préfère garder l’anonymat. Et pour cause. Il accepte de témoigner de débordements qui ont eu lieu, samedi midi, alors qu’un car d’une soixantaine de supporters se rendait à Marseille pour un match, dont l’issue allait être la victoire de l’équipe rémoise, 3 buts à 2.

Comme tout bon match de foot, les bières font partie de la fête. Sauf que là, les festivités commencent à l’aube, pour durer les 10 heures de trajet… « Il y avait de la bière et du cannabis », confie Thierry. « Faux », rétorque un membre des UR95, le groupe organisant le voyage. «  C’était de la cigarette électronique et on a arrêté quand le chauffeur nous l’a demandé. » Quant à l’alcool…

C’est la première fois que Thierry participe à une sortie avec les « Ultrem  ». « Franchement, je suis dégoûté », livre le supporter. « Je savais qu’il y avait des comportements extrêmes dans des grosses équipes, comme on le voit à la télé avec le PSG et l’OM, mais j’étais loin d’imaginer que ce serait pareil avec Reims. » Il est bon de préciser que plusieurs clubs de supporters du Stade de Reims existent, les UR95 sont les plus « ultras », comme leur nom l’indique.

Des tags au nom d’UR95

L’ambiance est déjà chaude dans le bus depuis la matinée, jusqu’à arriver à un point culminant vers midi, quand le car s’arrête sur l’aire d’autoroute de Saint-Albain (près de Mâcon, en Saône-et-Loire). « Le responsable du restaurant de l’aire nous a appelés pour des tags dans les toilettes et du savon renversé », rapporte le responsable du peloton motorisé de la gendarmerie de Charnay-lès-Mâcon. « On n’a pas eu à chercher les fautifs bien loin, ils avaient tagué le nom de leur club, UR95. »

L’intervention a eu lieu rapidement, les hommes de la gendarmerie étant déjà présents sur les lieux pour des opérations de sensibilisation, correspondant au début des vacances de la Toussaint. Les militaires interceptent alors le bus et l’empêchent de repartir tant que les coupables ne se sont pas dénoncés.

Ce manège dure un peu plus d’une heure. « Comme on perdait du temps, un gars s’est dénoncé pour le savon, mais ce n’était pas lui », assure le membre des UR95. « En revanche, l’auteur des tags, qui s’est aussi dénoncé, n’est pas membre du club. Il fait partie des vingt personnes nous accompagnant qui ont payé leur place dans le car, 10 euros de plus que les adhérents. » Version contredite par Thierry.

Le car est reparti, le Stade de Reims l’a emporté et l’euphorie a duré tard dans la nuit. Mais il a été décidé par le bureau des UR95 qu’il n’y aurait plus de déplacements en car organisés.« De toute façon, les matchs avec les Ultras c’est fini. La prochaine fois, je regarderai le match à la télé », conclu Thierry, dépité.

Par Nastasia Desanti

Source:lunion.presse.fr