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Football et supporterisme. Analyse de l'actualité et du droit.
2 juin 2016

Pour l’Euro, face au hooliganisme, « Une coproduction de sécurité »

Antoine Boutonnet, ancien commissaire de police à Lille, dirige la division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNHL) depuis sa création en 2009.

Depuis quand travaillez-vous sur la sécurité de l’Euro de football ?

« Depuis la désignation de la France en 2010, de manière plus intensive depuis trois ans. C’est un Euro particulier puisque c’est le premier à 24 équipes et 51 matchs. Il arrive en plus à une époque à la sensibilité particulière, dans le contexte international, social… »

– Comment organise-t-on la sécurité d’un tel événement ?

« C’est une coproduction de sécurité, interministérielle, avec les sociétés privées et les polices européennes. Nous échangeons sur les supporters, leurs moyens de transport, leur nombre, leur qualité. Une banque de données note l’évolution du comportement, les leaders... Des dispositions administratives sont prises pour que les interdits de stade restent chez eux. La police de l’air et des frontières (PAF) contrôlera les voies d’accès. Des policiers étrangers vont encadrer leurs supporters. En uniforme et en civil avec six spotters par unité de force mobile qui nous aideront à repérer les supporters posant problèmes. Un centre de coopération policière internationale surveillera l’intégralité des déplacements. On a procédé aussi à une évaluation du risque pour chaque rencontre qui permet de calibrer le cadre sécuritaire. Au premier tour, cinq matchs ont été classés de niveau 3, sur une numérotation de 1 à 4, le dernier chiffre représentant un risque sérieux de troubles à l’ordre public. Le public d’un Euro est plutôt familial. Il y a peu d’ultras. »

– Comment gérez-vous les supporters à risques, comme les Anglais ?

« Ils représentent un très gros contingent. Le match Angleterre - pays de Galles à Lens est d’une sensibilité particulière, sur lequel on travaille depuis un moment et sur lequel on travaille encore (il vient de clore une conversation au téléphone avec un collègue britannique). »

– Quelles sont les évolutions de sécurisation depuis la Coupe du monde 1998 ?

« La coopération entre polices européennes est plus poussée. L’envoi de spotters permet de mieux orienter le service d’ordre. On encadre aussi les supporters beaucoup plus en amont. Sur le plan technologique, on peut évoquer l’apport de la vidéosurveillance, des drones. Le but est la prévention situationnelle. Il faut à tout prix empêcher les foyers de friction. »

– Comment le risque d’un attentat est-il pris en compte ?

« Certains dispositifs sont prévus par des unités spécialisées (lire ci-dessous). Au stade, il faut en même temps garantir les fouilles et assurer la fluidité de l’entrée pour éviter que cela devienne une cible. »

– Fallait-il fermer les fan zones ?

« On attend 7,5 millions de personnes alors que 2,5 millions ont des billets. Où mettre ces 5 millions de personnes ? Ces fans-zones sont nécessaires. Elles sont fermées et surveillées pour assurer une sécurité maximale. »

OLIVIER BERGER

Source:lavoixdunord.fr

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