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Football et supporterisme. Analyse de l'actualité et du droit.
1 décembre 2013

Les ultras boycottent le Parc

L’emplacement réservé aux supporteurs des clubs visiteurs au Parc des Princes est un drôle d’endroit. Bouillonnant lorsque les Marseillais ou les Stéphanois montent à la capitale. Très calme le reste du temps. Cette saison en particulier, ce quart de virage de 2 000 places situé près de la tribune Boulogne sonne bien souvent creux. Une incongruité quand le reste du Parc affiche complet à chacune des sorties du PSG. 

L’une des raisons de cette relative désaffection tient au boycott organisé par les associations d’ultras adverses, la frange la plus démonstrative des supporteurs, la plus radicale aussi. Dans leur viseur, le prix des places en nette hausse cette année à Paris (entre 35 et 45 € contre 20 € les saisons passées) et les conditions d’accueil jugées « liberticides ».

Fin septembre, les ultras toulousains ont initié cette nouvelle tendance, suivis par leurs homologues de Lorient, d’Anderlecht et de Nice. Derniers en date, les deux groupes ultras de lyon, les Bad Gones (environ 2500 membres) et Lyon 1950 (200 membres) ont décidé il y a quelques jours d’annuler leur déplacement de demain à Paris.

« Le prix des places en parcage est devenu prohibitif, expliquent les Bad Gones dans un communiqué. […] Nous ne souhaitons pas aujourd’hui être clientélisés et apporter des milliers d’euros à un club parisien qui n’en a pas besoin. »

Surfant sur sa réussite sportive et l’engouement populaire qu’il suscite, le PSG a tiré le prix des places vers le haut dans toutes les tribunes. Y compris celles réservées aux visiteurs. En agissant de la sorte, le club parisien a rompu une sorte de pacte de non- agression commerciale avec ses homologues de la Ligue 1.

« Jusqu’à cette saison, nous avions avec le PSG un gentleman agreement fixé à 20 €, révèle Xavier Pierrot, responsable de la billetterie de l’Olympique lyonnais. Ce n’est plus le cas. Je n’ai pas à juger la politique pratiquée par le PSG. Ensuite, nos supporteurs font ce qu’ils veulent. De notre côté à Lyon, nous considérons que des places doivent rester accessibles à un public populaire. »

Un objectif que ne semblent pas partager les dirigeants parisiens. Contacté à ce sujet, le club de la capitale n’a pas jugé nécessaire de nous répondre. « Cette hausse tarifaire du PSG reste dans le cadre du règlement de la Ligue de football professionnel, observe un connaisseur du dossier. Les clubs doivent proposer des billets visiteurs à des tarifs qui ne dépassent pas le prix demandé à leurs propres spectateurs dans la catégorie de places équivalente. Le PSG pousse simplement le curseur au maximum. » Cette politique tarifaire ne touche pas seulement le portefeuille des visiteurs du Parc. Au nom du principe de réciprocité, les clubs adverses appliquent les mêmes tarifs auprès des supporteurs parisiens lorsqu’ils reçoivent Ibra et compagnie. Soit 35 € par exemple la place dans le parcage visiteurs de Reims samedi dernier.

En dépit du boycott programmé par les deux mouvements ultras, un millier de sympathisants lyonnais de toutes origines géographiques, Rhône-Alpes et Ile-de-France principalement, sont attendus demain au Parc des Princes. Pour eux, assister à un PSG - Lyon n’a pas de prix.

Ronan Folgoas (avec yves Leroy, À lyon) 

Source:leprogres.fr

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